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Le pangermanisme philosophique - 1814-1914 (version PDF)

Le pangermanisme philosophique - 1814-1914 (version PDF)

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Le pangermanisme lorsqu’il traite des questions raciales se veut scientifique. Contrairement à nos jours, la science était à l’honneur au XIXe siècle, et toute pensée revêtant un caractère scientifique pouvait aisément passer pour une vérité. La plupart des philosophes pangermanistes intègrent à leur pensée le principe de la supériorité de la race germanique et plus particulièrement celle de la race allemande.
Cette supériorité raciale, certains pensent en avoir fait scientifiquement la démonstration. Ces théories n’ont, cependant, rien de scientifiques, Charles Andler les considère même comme de purs sophismes. Mais la sincérité des auteurs qui s’attaquèrent à ce sujet n’est absolument pas à mettre en doute, à la lecture de leurs écrits on se rend compte qu’ils sont sincères.
Une fois que cette supériorité supposée fut établie dans les esprits, cette dernière allait devenir le principe de base qui conditionnera le destin de la nation allemande investie, du fait d’une prédestination autoproclamée, d’une mission civilisatrice. Ce principe servira de justificatif à toute action politique : guerres de conquête, annexions territoriales, domination économique et culturelle, génocide…
À ce stade le pangermanisme passe du domaine racial aux domaines de l’économie politique, de la stratégie militaire, de la religion et de la sociologie. Politiquement, le pangermanisme sert de support idéologique à l’unité allemande, le prince Bismarck, brillant homme politique prussien, en fut l’artisan. Le pangermanisme devint un instrument efficace à l’usage des politiques, des militaires et des milieux d’affaires sur lequel s’articulèrent leurs pensées et surtout leur action (Weltpolitik), mais c’était aussi un instrument à ne pas mettre entre toutes les mains.
Je suis toujours surpris par la réaction de certaines personnes qui s’étonnent qu’un pays aussi évolué que l’Allemagne ait pu s’adonner à la barbarie. Visiblement, elles n’avaient pas lu les auteurs pangermanistes. Il serait injuste de considérer que seul le monde germanique ait eu le monopole de la barbarie. Non ! cette « valeur » est communément partagée par l’ensemble de l’humanité.

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